Magistrale et intimiste, la suite qu’on n’attendait plus.
À l’heure où Ridley Scott assassine la saga « Alien » en sortant, coup sur coup, deux opus ratés, il y avait de quoi flipper un max quant à la suite de son cultisme film « Blade Runner ». C’est pourquoi, j’y allais franchement à reculons, prêt à détaler au premier clin d’œil de mauvais goût, pour ne pas me gâcher le souvenir impérissable du chef d’œuvre de 1982. Poussé par une curiosité presque masochiste et encouragé par le fait que le réalisateur, Denis Villeneuve, m’avait laissé sur une bonne impression suite à son film « Premier Contact », je me suis retrouvé face à ce que je n’avais pas osé espérer. Un putain de chef d’œuvre.
On y retrouve l’esthétique bluffante du premier opus, retravaillée avec un respect palpable qui ne défigure en rien l’univers qui nous avait tant charmé. Dès les premières images, on sait qu’on va en prendre plein la gueule en terme de photographie et d’effets visuels. Et cela ne manque pas. Plus le film avance et plus les décors rendent compte de l’élégance de ce monde brisé à la splendeur agonisante. Véritable ode au spleen, cette suite nous re-plonge dans cette atmosphère salement poétique.
Mais là où le film m’a réellement conquis, c’est qu’il n’est en rien un hommage à l’original. Il en est la continuité parfaite. À la fois harmonieux et fascinant, le scénario surprend par la pureté de son propos, par la force de sa simplicité. C’est la sincérité de cette histoire, dépouillée d’idioties encombrantes, qui rend le final si bouleversant. On s’abandonne totalement à cette rêverie mélancolique mêlant les réminiscences du passé à la beauté du désespoir.
Bon, je me dois tout de même de préciser que le film n’est pas entièrement parfait à mes yeux. J’aurai bien coupé un ou deux flashback, trop explicatifs à mon goût. Et je trouve que les personnages de Jared Leto et de sa loyale réplicante, gâchent un peu l’ensemble. Ils leur manquent une profondeur, ce « je ne sais quoi » qui, à l’époque, avait rendu Roy Batty (interprété par Rutger Hauer) aussi incroyablement mémorable.
Mais lorsque Rick Deckard (interprété par Harrisson Ford) lance un « Je sais ce qui est réel. » qui résonne encore dans ma tête, on se prend en pleine gueule tous les espoirs et les désillusions de ces personnages à la recherche de leur humanité.
À mes yeux, ce film apporte une conclusion parfaite aux questionnements existentialistes que posaient son prédécesseur, et ce, sans jamais dénaturer son héritage.
Et donc, voici ma critique, à l’heure actuelle, de « Blade Runner 2049 » : C’est un putain de chef d’œuvre à voir sur l’écran le plus grand qu’on puisse trouver. J’en suis ressorti bouche bée et les yeux hagards à me demander pendant vingt minutes ce qu’il m’était arrivé. Évidemment, je me réserve la possibilité de revenir à tout moment sur mes impressions, notamment lors d’une éventuelle future version directors cut, ou final cut, avec ou sans licorne…
Benzedrine.
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