Une manière symétrique de voir les paysages urbains
Il est jeune, il vient de Paris et on le connaît surtout pour son travail sur Cuba. L’année dernière, Aliocha Boi quittait la terre de Fidel Castro quelques jours avant la mort de celui-ci. Son travail en trouva une actualité et une légitimité frappantes qui lui ouvrirent les portes de grandes salles d’exposition.
Ce qu’on sait moins sur lui, c’est qu’il est passionné d’architecture urbaine. C’est de là qu’il tire la matière première de son travail, là qu’il se sent le plus à l’aise. Chaque cliché est un bijou de symétrie, de composition et de luminosité. Même quand c’est du noir et blanc, et ça c’est fort, t’es bien forcé de le reconnaître. Les hauts buildings de la Défense, un pont en haut duquel il peut admirer la circulation des automobilistes… Là où tu ne vois qu’une scène banale de la vie en ville, son œil à lui perçoit la vie de la ville (nuance certes, mais pas des moindres). Adepte des jeux de reflets dans les vitres des buildings, il n’en délaisse pas pour autant les lieux abandonnés, lesquels se réaniment temporairement le temps qu’il appuie sur le déclencheur.
Original cet attrait pour la modernité et les lieux abandonnés ? Si peu de photographes s’attellent à sublimer ces deux environnements si différents, lui ne tremble pas au moment d’immortaliser un lieu. En attestent ses projets « Composition » et « Décomposition ». Mais comment ça se fait que lui il aime les deux ? Peut-être que cette différence fondamentale l’inspire. D’un côté les lieux actifs et dynamiques, de l’autre les endroits abandonnés qui semblent hors du temps, au ralenti.
Personne ne lui a rien appris. Il est autodidacte et, après quelques années passées à essayer de concilier études (puis travail) et photo, il espère enfin prendre le temps de voyager. C’est après un road-trip d’un mois aux États-Unis qu’il s’est mis à la photo, sans jamais s’arrêter depuis. Sa technique s’est perfectionnée au fil de ses rencontres avec d’autres artistes et son Instagram n’était là que pour lui et ses amis, à la base. Mais le contenu est devenu de plus en plus qualitatif et la reconnaissance est arrivée. Peut-être ses études en communication l’ont-elles aidé à nous faire percevoir la ville si joliment.
Pierre Antoine BOIVENT
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