Démocratisation et indépendance du skate en Iran

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À Téhéran, le skate rassemble et unit les garçons comme les filles.

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Un skatepark de Téhéran

L’Iran souffre d’une mauvaise réputation auprès du monde, pourtant, les moeurs y évoluent rapidement et la répression n’est plus aussi intense qu’avant. L’émergence d’une communauté de jeunes skateurs à Téhéran est un des signes forts prouvant qu’en effet, le pays change dans le bon sens.

L’auteure Saïdeh Pakravan parle au Figaro de son roman  » Azadi (Protestations dans les rues de Téhéran) », dans lequel elle raconte la répression des manifestations de 2009 : 

De l’étranger, on a tendance à mettre le pays dans le même sac que ceux où s’exercent les grandes dictatures et les extrêmes violences, ce n’est pas tout à fait le cas. C’est difficile à expliquer, mais il existe une sorte de liberté. Il y a même une forme de démocratie. (…) Une autre différence d’importance: les femmes sont très impliquées partout, dans les mouvements sociaux, politiques, dans l’art.

Téhéran, capitale de la République islamique d’Iran.
En 2008, Alireza Ansari réalise son rêve : ouvrir les portes de son propre skateshop dans les rues de Téhéran. TSIXSTY né, et le jeune Alireza s’engage à donner des cours aux kidz motivés pour apprendre le skate. Son shop est le tout premier à ouvrir et à vendre des planches achetées en Asie et revendues environ 200€. Certes, la note est salée, mais la liberté de pratiquer ce sport n’a pas de prix pour ces iraniens. Le skateboard met un peu de temps à se développer, et c’est grâce à la construction du premier espace dédié uniquement au skate que celui-ci explosera ! Des étudiants surtout, mais aussi des filles et des enfants viennent rider, apprendre, s’aider, découvrir et rencontrer d’autres passionnés.

Pour les jeunes filles, pouvoir skater avec leurs copines et des garçons est une liberté toute neuve dont elles ne perdent pas une miette. En effet, en Iran, le port du voile est obligatoire dès l’âge de 9 ans, et aujourd’hui encore, les femmes doivent demander l’autorisation de leur mari pour voyager et travailler. Plutôt difficile d’imaginer que des adolescentes puissent monter sur une planche, tomber, se blesser, et recommencer comme des « gros durs ». Alors grâce à Alireza Ansari et son skatepark, les jeunes filles se sentent simplement bien, même s’il arrive qu’elles se fassent rappeler à l’ordre sur leur voile qui laisse un peu dépasser des cheveux, ou des vêtements trop peu couvrants à leur goût. Sur les deux skateparks construits à Téhéran, un seul est autorisé aux femmes.

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Fatemeh Moghimi, première femme à la tête d’une entreprise de transports routiers internationale.

Depuis quelques années, l’Iran est dans une mouvance positive et allant dans le bon sens.
Fatemeh Moghimi est la première femme a avoir pris la tête d’une entreprise de transport en commun internationale, et aussi une figure emblématique pour les femmes iraniennes; les jeunes filles peuvent pratiquer certains sports avec les garçons; et les influences américaines sont un peu moins diabolisées qu’auparavant. Et plus de 2 000 jeunes font du skate ! 

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