on a vu Trainspotting 2

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Entre opportunités et trahisons…

15h30, le gardien de salle nous ordonne d’éteindre les portables. Renton alias Ewan McGregor apparaît sur l’écran et Lust for life résonne fermement dans la salle. Comment ne pas frissonner à la vue des premières images de T2, non pas Terminator 2, mais le deuxième chapitre de Trainspotting, initialement intitulé The last unfamiliar selon les dires de Danny Boyle himself.

Le premier volet sorti en 1996 marqua plusieurs générations. Souviens-toi, dès le premier visionnage, tu deviens addict, comme les quatre compères à leur shoot de drogue. L’œuvre flairait bon l’insouciance de la jeunesse écossaise. Et voilà que les retrouvailles s’effectueront le 3 mars dans les salles obscures françaises. Qu’en est-il de ce deuxième volet, toujours aussi éclatant ? La réponse est oui !

Trainspotting

Imagine, tu rencontres à nouveau ta bande de potes du lycée. Les vieilles histoires et rancoeurs refont surface, mais les souvenirs joyeux embuent également les yeux devenus ridulés. Les années ont passé, les chemins se sont diversifiés mais les retrouvailles sont à la hauteur. C’est exactement ce qui se trame dans Trainspotting 2. L’accent scottish et l’humour sont toujours à son paroxysme. La vivacité est également palpable et nous tient en haleine. Mais un autre sentiment serre la gorge, la mélancolie et nostalgie d’une époque révolue, la jeunesse.

Trainspotting

Vingt ans se sont écoulés, Begbie est derrière les barreaux, Spud toujours accro à l’héroïne, et Sick Boy oscille entre barman et business douteux. Certains se sont libérés du carcan de leur tumultueuse jeunesse, tandis que d’autres subissent encore les conséquences. Renton, exilé à Amsterdam après avoir trahi ses amis en prenant fuite avec l’argent d’un deal de drogue, revient pourtant retrouver ses racines à Edimbourg. Les quatre « loosers » sont toujours aussi attachants et se retrouvent inévitablement dans un plan foireux. Le film est rythmé par une bande sonore fidèle à l’esprit d’antan entre somptueux titres de rock anglais et jeunes pousses punk tels les Fat White Family.

« C’est une punition d’être écossais » scandait Renton dans le premier volet. La seconde punition qu’ils endurent est celle de vieillir. On remarque notamment que la voix off s’est éteinte, comme pour souligner l’errance et perte de repères des personnages. L’œuvre relate les difficultés à l’encontre de la crise de la quarantaine, le passage du temps et la masculinité, car « les hommes ont plus de difficulté à gérer le temps qui passe que les femmes » admet Danny Boyle en conférence de presse.

« Tu es le touriste de ta jeunesse » s’époumone Sick Boy. Ne le sont-ils pas tous ? Un peu. Mais la fougue n’est jamais éteinte et anime leurs yeux nostalgiques. « Choose life » vibre de la même intensité à 20 ans qu’à 40 ans. Alors choisis ta séance et admire le sequel.

Solenn Cordroc’h

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