Dans certains pays, les attaques au vitriol sont encore trop nombreuses.
L’association Acid Survivors Foundation estime à 2 600 le nombre d’attaques au vitriol commises en 1999 au Bangladesh. 80% des victimes sont des femmes pour la plupart âgées de moins de 18 ans; et leur vie est ruinée.
Le vitriol, aussi appelé acide sulfurique, se développe en 1740 en Angleterre dès l’augmentation de sa production à l’échelle industrielle. Sa mise en vente dans les grandes surfaces et les drogueries comme agent nettoyant et blanchissant le rende populaire. Par la suite, il est utilisé en tant qu’arme en Europe occidentale et aux États-Unis. Pour ce qui est des agressions au vitriol, la mode est « lancée » vers 1830 à Glasgow lorsqu’un journal annonce : « Cela fait de la peine, mais le jet de vitriol est devenu si courant dans cette partie du pays qu’il en viendrait presque à entacher la réputation nationale ».
Encore heureux, tiens…!
Bref. Ce type d’agression s’exporte par delà les frontières et les océans pour s’implanter au Pakistan, en Afghanistan, au Cambodge, au Bangladesh et dans plusieurs autres pays africains et asiatiques.
L’acide sulfurique est un diacide corrosif capable de brûler tout type de matière organique, y compris la peau. Il est d’ailleurs utilisé dans les batteries au plomb des voitures, dans le raffinage des hydrocarbures, le décapage des métaux ou des métaux précieux. Alors, tu penses bien que sur la peau, l’acide sulfurique ne fait pas que du bien…
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Dans le cas des attaques au vitriol, la peau est parfois tellement détruite que l’on peut voir les os sous une fine couche de peau restante, carrément dissoudre les os, et provoquer l’aveuglement. Malheureusement au Bangladesh, le vitriol dont le prix est très bas (0,44 dollar le demi litre d’acide sulfurique, et 0,59 dollar celui d’acide nitrique), est très régulièrement utilisé pour « punir » les femmes à vie. Celles-ci sont victimes de crimes passionnels ou de crimes d’honneur : la vengeance, la jalousie, la trahison, le refus d’avances amoureuses, ou encore un conflit lié à la terre peuvent être des causes de vitriolage. Ainsi, en jetant de l’acide au visage de personnes « fautives », les agresseurs espèrent priver celles-ci de leurs droits fondamentaux et vitaux : le bien-être social et économique, la participation politique, l’épanouissement personnel, et l’estime de soi. Nous sommes face à une forme de haine et de sadisme des plus pures.
Des associations luttent pour amoindrir cette pratique sexiste et d’une violence extrême, mais le combat est long… Amnesty International dit que:
obtenir la condamnation d’un agresseur coupable de jet d’acide demeure très hypothétique au Bangladesh. Sous la pression des médias et organisations bangladaises et internationales, de nouvelles lois répriment très sévèrement ces agressions et raccourcissent la procédure pénale. De bonnes enquêtes menant à des preuves de culpabilité sont cependant rares.
Tandis que sur le terrain directement, des ONG et associations comme la ASF, la BRAC (Building Ressources Across Communities), l’ASK (Ain o Salish Kendra) et la BNWLA (Bangladesh National Women Lawyers Association) proposent des services d’aides à la personne, de conseils juridiques, et d’assistance logistique aux personnes victimes de vitriolage.
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Le photographe Ken Hermann a réalisé une série de clichés montrant la beauté et la réalité des victimes de vitriolage au Bangladesh. Les photographies de cet article sont tirées de la série « Survivors » réalisée par Ken Hermann.
Sources
CIPAH, « La violence à l’acide et les droits de la femme »
IRINNEWS, « Bangladesh, les attaques à l’acide se poursuivent malgré de nouvelles lois »
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