Une célébration des corps dans la bonne humeur
Chaque 3ème samedi de février à travers le Japon, une tradition vieille de 500 ans, perdure. Dans une douzaine de lieux, les hommes célèbrent joyeusement la fête de la nudité.
La plus célèbre des festivités se déroule à Okayama, au sanctuaire Saidai-ji où plus de 10 000 participants s’adonnent à des jeux, chants, lutte dans la boue et course corps à corps. Malgré la célébration de la nudité, un minimum de retenue vestimentaire est cependant exigé, surtout à côté des sanctuaires. Tous les participants revêtent donc le Fundoshi, le pagne traditionnel.
Les hommes s’adonnent alors à plusieurs rituels. Ils se promènent dans la ville avec des longs poteaux de bambou auquel sont attachés les souhaits des habitants de la ville. Ils bénissent également les enfants et distribuent des rubans porte-bonheur à la foule, venue affronter des températures avoisinant les zéro degrés.
Au Japon, le corps nu n’est pas vulgaire mais revêt une dimension sacrée. Ainsi, les familles massées sur les trottoirs ne crient pas au scandale à la vue de la chair. Seul un homme est entièrement nu. Le shin-otoko, ou l’homme de dieu, joue le rôle du sacrifice en absorbant la malchance de tous les hommes qui le touchent. Ces derniers se bousculent pour tenter de le toucher, à leurs risques et périls.
Le shin-otoko doit lui se frayer un chemin et traverser la foule pour atteindre le temple. Même s’il est protégé par trois gardiens, il finit tout le temps blessé et battu. De l’eau glacée est lancée sur la foule pour ralentir temporairement les participants masculins, et faciliter la traversée du sacrifié.
Malgré les températures glaciales, l’alcool coulant à flots et les corps compressés tiennent les participants au chaud. A minuit, le moment le plus visuellement impressionnant commence. Depuis une fenêtre du temple, le prêtre jette deux bâtons sacrés, les shingis. Le combat acharné commence, et le danger guette tous les hommes qui finissent souvent avec quelques côtes cassées. Après des minutes d’une violence intense, les deux heureux attrapeurs doivent placés les bâtons dans une boite de riz, et une année de bonheur leur sera garantie.
La tradition loufoque se perpétue encore, pour le bonheur des japonais et touristes venus braver le froid dans la joie et la bonne humeur.
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