L’art de la pollution
En Inde, le street art se fait à base de pollution recyclée
Et pourquoi on ferait pas du street art avec des résidus de pollution ? C’est l’idée qu’a eu Graviky Labs, un collectif de designers et d’artistes basé en Inde qui recycle les émissions de carbone pour en faire de la peinture et de l’encre.

Avec un système de recyclage placé par exemple sur des pots d’échappement , Graviky Labs est déjà parvenu à commercialiser une ligne de produits qui inclue des pinceaux, des bonbonnes de gaz et des bombes de peinture qui sont recyclées et purifiées.
L’encre est le fruit du travail du fondateur de Graviky Labs, Anirudh Sharma, qui se décrit comme un « inventeur chronique ». Il avait auparavant créer Leshal, des chaussures intelligentes équipées de capteurs qui aident les malvoyants à se promener par des vibrations douces. Le créateur de cette peinture dit avoir eu l’idée son produit après une conversation avec ses amis qui se plaignaient des marques laissées par la pollution sur leurs vêtements. Il a ensuite eu l’idée d’en faire de la peinture.

Dans un partenariat avec Tiger Beer, la société a utilisé son produit sur des pots d’échappements à Hong Kong, mégalopole connue pour son fort taux de pollution. une fois les particules et l’air recyclé, la peinture a été remise entre les mains de 9 artistes qui furent invités à peindre les façades du district de Sheung Wan à Hong Kong.
L’air sortant des pots d’échappements est un des principaux facteurs de pollution en Inde. A Delhi, l’air est considéré comme parmi le plus pollué et nocif au monde par l’Organisation Mondiale de la Santé. Anirudh Sharma part du principe que cet encre aurait de toute façon été dans nos poumons alors pourquoi ne pas l’utiliser pour en faire du street art. La démarche a le mérite d’alerter les passants sur la pollution et le réchauffement climatique. Graviky Labs fait donc de l’art avec ce qui nous détruit quotidiennement.