Et merde, mes potes se sont remis au sport

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Angoisse : Mes potes se sont remis au sport

La dernière fois que j’ai du produire un effort physique intense, c’était pour le Bac de sport. A ce moment là, moi et mes potes, on s’était promis de ne jamais recommencer une telle folie.

6 ans plus tard, « le temps passe, passe, passe, et beaucoup de choses ont changé », enfin surtout eux. Désormais, chacun leur tour, ils quittent le navire de la flemme dans lequel on naviguait si paisiblement et me laissent dériver lentement dans l’océan de la fragilité.

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Moi qui nous pensais tous vaccinés contre la course à pied après des mois de torture en « 3×500 », véritable supplice responsable de plus de galettes que n’importe quel mélange d’alcools foireux… Hélas, non, les photos Facebook de mes potes en dossards numérotés arborant un sourire crispé s’accumulent et me prouvent le contraire. Si, d’ordinaire, les gens essaient d’avoir une tête potable sur leurs photos, les néo-sportifs, eux, s’affichent ouvertement avec des visages aussi blancs qu’un chargeur d’Iphone. Pour cette communauté, le dévoilement de l’effort prime sur l’esthétisme et l’on devine parfois une mignonne trace de gerbe qui se dessine au coin de la bouche.

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Ceux qui se reconnaitront dans ce portrait nous traiteront d’haineux, « que les autres en face sont jaloux » comme dirait notre B2O national. Ce mentor du No pain No gain à la française qui s’affiche en pleine séance de workout sur Périscope #SilenceCaPousse.

Pour tous les autres, ceux qui restent en chien chez eux et qui reçoivent des « Je peux pas, j’ai semi demain », l’heure est grave. Vous ne comprenez plus vos potes ? Ils vous parlent de « second souffle », de «dopamine »… C’est la chute, les photos de soirées ont laissé place à des screenshots de leur course dans votre fil d’actualité. Pire, vos potes commencent à sortir avec des K-Way fluo parce que « En vrai ça laisse mon corps à la bonne température ».

Mais d’où vient cette obsession pour la bonne forme et surtout ce désir de l’afficher sur les réseaux sociaux ?  Olivier Aïm parle de selftimité, le dévoilement d’une intimité idéalisée que l’on veut transmettre à la face des autres. On peut aussi évoquer la rationalisation de la société : le devoir d’être toujours plus performant, plus efficace, plus rentable. Ou alors, une explication plus simple : on ne veut pas douiller 2h à courir dans un champ pour rien, alors on en parle autour de nous.

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Que faire ? Se révolter et péter leurs chevilles, t’entend ? Non, c’est con, rappelle-toi qu’ils sont sportifs et pas toi. Qu’ils n’ont pas un point de coté dès qu’ils courent 20 mètres pour choper un bus, eux. Non, et puis au fond de toi, tu sais qu’ils ont raison. Toi t’as le rythme cardiaque de Michel Drucker. Pire, tu choisis tes soirées en fonction du nombre d’étages à monter alors qu’eux préfèrent monter à pied même quand y’a un ascenseur.

Pour commencer, on pourrait arrêter le kebab des familles en rentrant de soirée, diminuer la clope et en finir avec le supplément fromage dans la pâte des pizzas. Bref, se donner bonne conscience en attendant de trouver la foi, cette lumière divine qui transpercera ta fenêtre un dimanche matin ensoleillé et qui te dira : « Lève toi et cours » après quoi tu iras fermer tes rideaux et boire un litre d’eau pour éponger ta gueule de bois.

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