Cocaïne : la Guinée-Bissau en mode French Connection

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La Guinée-Bissau, plaque tournante africaine de la cocaïne

Indépendante depuis 1974, la Guinée-Bissau est l’un des États le plus pauvres d’Afrique, et le cinquième à l’échelle mondiale. Peuplée de 1,7 millions d’habitants et idéalement située sur la côte ouest du continent, elle dissémine son territoire sur pas moins de quatre-vingt dix îles côtières paradisiaques, soit autant de raisons qui auraient pu faire d’elle un véritable havre de paix bordé par l’océan Atlantique. Mais la réalité a voulu qu’il en soit autrement pour ce pays qui s’est, peu à peu, et notamment à partir de son indépendance, transformé en plaque tournante d’une drogue bien loin d’être méconnue : la cocaïne. L’ONU lui a même décerné la première place de « narco-État » en Afrique. Quoi de plus honorant…

Baignant dans un océan de corruption, de mafia, d’économie bouleversée, d’instabilité politique, de criminalité et de tensions internes, le pays est rongé par le trafic de coke, en provenance d’Amérique latine. Et pour cause, ses frontières et ses côtes peu ou pas surveillées font de la Guinée-Bissau une proie facile du business de la drogue. A cela s’ajoute également le fait que, depuis son indépendance, le pays a connu neuf coups ou tentatives de coups d’État, et aucun des dirigeants qui se sont succédés n’est parvenu à mener à bien son mandat dans sa totalité. Durant des années, l’élite au pouvoir a accueilli les barons de la drogue d’Amérique du Sud, les laissant donc librement faire de ce territoire le lieu parfait d’acheminement de cocaïne du continent américain vers l’Europe. A savoir qu’a priori et selon les Nations Unies, ce seraient 60% de la coke consommée en Europe occidentale qui transiterait par les pays d’Afrique de l’Ouest, et plus particulièrement par la Guinée-Bissau.

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Désormais, c’est avec une excellente organisation, bien scred, et par petites quantités, que les cartels parviennent à faire transiter la cocaïne par la Guinée-Bissau. Au lieu de voir débarquer des avions dans l’archipel ou des rafiots pleins de drogues, ce sont des nanas, cachant la drogue dans des trousses de maquillage, ou dissimulant dans leur estomac des capsules remplies de coke, qui atterrissent dans le pays. Avant d’arriver en Guinée, et plus précisément dans sa capitale, Bissau, ces « mules », comme on les appelle dans le jargon, viennent du Brésil, passent par le Portugal, puis prennent un avion depuis le Maroc.

Tout cela fait donc de la Guinée-Bissau une véritable plaque tournante d’une importance capitale dans le trafic. Et, si certaines drogues sont acheminées via le Mali, l’Algérie, le Maroc ou encore la Mauritanie jusqu’au sud de l’Europe, d’autres se barrent en direction des States. Toujours en transitant par Bissau.

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