Drogues : l’ONU propose de « réexaminer les politiques et pratiques » des États
Si les États ont adopté depuis des années une position répressive plutôt que préventive sur la question des drogues, l’ONU, et plus particulièrement l’un de ses organes portant le nom d’OICS, propose désormais aux gouvernements de réviser et mettre à jour leur politique en la matière.
L’OICS (traduction : Organe International de Contrôle des Stupéfiants) est un organe de l’ONU chargé de faire appliquer les conventions qui ont été ratifiées par ses différents membres en matière de drogues. Et il se trouve qu’en l’occurrence il en existe trois, datant respectivement de 1961, 1971 et de 1988. En vertu de ces conventions, les États signataires ont dû adopter des mesures allant dans le sens des exigences de ces textes et, sur les 189 États soumis à la convention de 1988, 170 d’entre eux ont adopté une position répressive. Seulement, dans les faits, il est important de préciser que, par exemple, en France, sur 150 000 interpellations d’usagers par an, 1500 vont en prison, donc les sanctions ne sont pas systématiques pour les simples consommateurs.
Dans sept semaines, aura lieu la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le problème mondial de la drogue. Et l’OICS a déjà dit son mot à ce sujet dans un rapport qui tend au réexamen des politiques et pratiques, tout en précisant notamment que la légalisation de l’utilisation récréative des drogues « n’est pas une solution adéquate pour régler les problèmes existants« . Son président, Werner Sipp, a effectivement évoqué le fait que ce serait peut-être pas mal de s’assouplir un peu, en énonçant tout de même qu’il s’agit « non pas d’obliger le monde à choisir entre une action antidrogue « militarisée » et la légalisation de l’usage de drogues à des fins non thérapeutiques, mais plutôt de mettre la santé physique et morale au cœur d’une politique équilibrée en matière de drogues« .
Un professeur d’addictologie, Didier Jayle, a expliqué que ce rapport propose donc un changement de ton, donc de point de vue sur la question, puisque « pour la première fois, il insiste sur les droits de l’homme, l’inutilité d’incarcérer les toxicomanes et le devoir de les traiter dans les meilleures conditions« .
En gros pour essayer de faire simple, c’est plutôt une bonne nouvelle. En tout cas, ce qui est certain, c’est que ce n’est pas une mauvaise nouvelle, puisqu’il semblerait qu’il y ait une once d’espoir de changement, du moins en ce qui concerne l’approche des États vis à vis de ce sujet.
Source : Le Monde
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