Une brève histoire du punk des années 70

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Le punk des années 70 : Génération « No Future »

Si la jeunesse d’aujourd’hui est fâchée avec le participe passé, celle de la fin des années 70 avait un sérieux problème avec le futur. Les Trente Glorieuses meurent en 1973 avec le premier choc pétrolier et font place à un contexte économique morose, un taux de chômage qui explose tandis que l’écart se creuse entre la classe populaire et la bourgeoisie… Ça ne te rappelle rien ? Hé oui, l’Histoire est un éternel recommencement.

Sauf qu’à l’époque, faute de statut Facebook, les jeunes exprimaient leurs frustrations et leurs colères en hurlant dans un micro. Et le punk, c’était un peu le Twitter de la musique : il fallait faire court et percutant. Musicalement, le punk prend ses racines principalement dans le heavy metal mais en éliminant tout le coté superflu et le grandiloquent. Le rock se devait de revenir à son origine, c’est à dire un symbole de rébellion. C’était ça le punk, au départ : avant tout une envie de contester. Et la musique, juste un moyen de se faire entendre.

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Le mouvement naît vers le milieu des années 70 essentiellement à Londres où les rues sont sales, insécures et la pauvreté omniprésente. Idem pour sa jumelle Américaine : New York. Un sentiment commun d’abandon et de dégout envers la société se retrouve chez les jeunes des deux cotés de l’Atlantique. Ces gamins désœuvrés vont se réunir dans des clubs « underground » ou des squats et former des groupes qui deviendront, sans le vouloir, l’emblème de toute une génération.

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Ces gamins, c’étaient par exemple les Clash et les Sex Pistols au Club 100 de Londres, et les Ramones au mythique CBGB de Manhattan.

Mais au delà d’un simple style de musique, le punk était un véritable état d’esprit, une manière de vivre. Il faut avoir conscience que si tu ne te bougeais pas, personne n’allait faire quoi que ce soit pour toi. Si tu voulais quelque chose qui n’existait pas, il fallait le créer et avec les moyens dont tu disposais. C’est à dire presque rien. Partant de ce constat, les jeunes fabriquaient leurs propres habits, leurs propres slogans, leurs propres codes. Chacun pouvait s’exprimer. Pas de limites, pas de censure, une seule règle : « Do It Yourself » (fais le toi-même).

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Et en France me direz-vous ? Et bien comme d’habitude, en France, on ne fait jamais rien comme tout le monde. Le phénomène se popularise vers le début des années 80 mais sera plus orienté vers le coté libertaire du mouvement. On est dans le conflit générationnel et politisé plutôt que dans une lutte des classes, si bien que toutes les franges de la société se retrouvent ; les banlieusards comme les minets du 16ème. En clair, les Français opposent le « No Future » de leurs cousins prolétaires Anglais, à un « Yes Future » d’une jeunesse qui veut changer les choses. Parmi les groupes porteurs de ce message, il y avait La Souris Déglinguée (toujours en activité) et les incontournables Béruriers Noirs qui se sont reformés pour le titre « Mourir à Paris », suite aux évènements tragiques du 13 novembre, mais qui déjà dans les années 85 faisaient chanter à tous les jeunes de l’hexagone « La Jeunesse Emmerde le Front National ».

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Le punk, c’était tout ça, bien plus que des mecs avec des crêtes sur la tête et des épingles à nourrice dans les oreilles qui se jetaient des cannettes de bières en pleine tronche. Et les Ramones, un groupe et non une marque de T-shirts. Certains disent que le punk est mort dans les 80s avec l’arrivée de la new wave. Pas si sûr… To be continued comme on dit dans les séries Zaméricaines.

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