Entre univers sombre et poétique chez Stéphane Roy

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Stephane Roy

Interview du photographe Stéphane Roy

Mêler deux univers totalement différents, c’est ce dont le photographe Stéphane Roy montre à travers ses photographies.

Une vielle photo polaroid qui traine dans votre grenier depuis 10 ans, une tache d’encre sur un mur votre danse de la victoire, votre poubelle ou votre dressing, l’art est partout, tout le temps, et vous n’en avez parfois même pas conscience. Mais si vous n’avez jamais réussi à tirer parti de tout ce potentiel – et Dieu sait qu’il est impressionnant – d’autres y arrivent, et même très bien. Vous ne les connaissez pas ou vous en avez vaguement entendu parler, dans les deux cas, Open Minded est là pour que vous restiez à la page, et que vous deveniez l’expert en art que tout le monde s’arrache. Aujourd’hui on se penche sur le photographe français, Stéphane Roy.

La photographie est comme votre deuxième peau. Comment est-elle entrée dans votre vie ?

La création a en quelque sorte toujours été présente dans ma vie. Très petit déjà, je m’enfermais dans mon univers par le biais du dessin. Puis, à une période très sombre et chaotique de ma vie, j’ai rencontré Pierre Pilonchéry, un homme qui m’a en quelque sorte sorti de la rue pour m’enseigner l’Art, comme une des réponses à ce que je cherchais. Ce fut un véritable tournant dans ma vie. J’apprenais peu à peu à me maîtriser et à canaliser toutes ces pulsions et énergies à travers la créativité artistique. Je commençais alors à réellement observer le monde, tout en découvrant l’histoire de l’art, ses divers courants et ses artistes.
Peu de temps après commençait à germer un fil conducteur dans mes créations. C’est alors que sont arrivées les perturbations quotidiennes, mon travail en vidéos/performances, puis plus tard, la photographie.

Stephane Roy

D’où vous vient cette inspiration clairement marquée dans vos photos ? D’autres artistes ? De vous-même ?

Les idées surgissent comme des flashs dans ma tête, et d’eux germent l’obsession de les réaliser.
J’aime collecter mes idées et m’entourer d’elles en recouvrant mes murs de ces croquis énergiques qui me permettent de me replonger en moi-même lorsque je leur fais face. C’est tout un processus en montagnes russes qui s’étend sur le temps. Ça reste très intime au final.
Mais bien entendu de nombreuses choses m’inspirent, des œuvres mais bien d’autres : une émotion, un parfum, une sensation, une femme, …

Que cherchez-vous à retransmettre à travers vos photos ?

Les histoires que je souhaite transmettre importent peu au final. La première étape est qu’elles puissent atteindre cette personne qui m’est inconnue, et que l’image nous rassemble sous cette même fréquence. C’est là il me semble, une des premières grandes problématiques de l’art.
Je suis très ému que mon travail sache toucher certaines personnes qui prennent le temps de les recevoir.

Stephane Roy

Vous réalisiez certaines performances et vidéos il y a longtemps, pourquoi avoir choisi d’arrêter ?

Simple concours de circonstances qui m’ont amenées à explorer d’autres voies, telle que la photographie.
Je me suis retrouvé à un moment de ma vie où j’ai dû quitter Lyon, ma ville natale où j’étais toujours entouré de personnes de qualité et de confiance qui me permettaient de réaliser ces vidéos/performances.
Une fois déraciné et installé à St Etienne, j’ai essayé de reprendre ce travail. Mais entre pertes de repères, frustrations et emmerdes avec les flics, ça n’a jamais fonctionné… J’ai trouvé le temps long, tellement long que je me suis tourné vers ce que j’avais à porté de main : un appareil photo argentique.
Il m’est alors paru intéressant d’explorer les possibilités de ce médium, et d’y transposer mes recherches précédentes.
Je découvris de nombreux artistes passionnants, dont l’américain Grégory Crewdson et ses mises en scène hollywoodiennes. Une volonté chez lui m’a complètement séduit : l’intention de capturer en une seule image l’intensité de tout un film… un pari fou et délicieux ! Ce fut également pour moi la découverte du travail de mise en scène, avec ses règles, ses enjeux. Un basculement s’est alors opéré : je délaissais peu à peu la réalité quotidienne et je commençais à fabriquer des images construites suivant différentes strates, différents niveaux de lectures.
Cependant je ne voulais pas non plus trop m’éloigner, au risque de me perdre. La forme narrative de certaines images est choisie selon une intention précise. Elle se doit d’accompagner le regardeur dans sa lecture, sans non plus le distraire totalement.
Pour en revenir à la vidéo/performance, je songe de plus en plus à m’y remettre. Les idées et l’envie sont là. Il ne me manque plus que quelques éléments, telle qu’une bande de personnes aussi tarées que moi, n’ayant pas peur d’explorer certaines limites.

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Des futurs projets à nous faire part ?

Je suis dans une période particulière en ce moment, où j’ai relégué la création au second plan depuis déjà quelques temps. J’essaye de m’installer convenablement dans ma nouvelle vie à Bruxelles, mais cela me prend bien plus de temps que je ne l’aurai pensé.
Donc je suis discret côté créations, mais je continue silencieusement d’esquisser toutes ces idées qui me traversent l’esprit, dans l’espoir qu’arrivera bientôt ce jour où je pourrai enfin m’y remettre pleinement, sans avoir l’esprit préoccupé par d’autres choses.
Je peux cependant avouer un certain désir à m’ouvrir à nouveau à d’autres médiums, et ne plus me limiter à la photographie comme je l’ai fait jusqu’à présent. J’ai bien trop de choses à exprimer pour le condenser à travers un seul médium… L’avenir nous dira si le résultat en sera intéressant, ou non.

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