Pépito : chronique des vacances improbables d’un narvalo

Photo of author

openminded

Publié :

stop voyage paradis

Pépito nous raconte ses péripéties vers la campagne madrilène, et c’est pas rien…

Vous vous rappelez de Gary, mon pote grower de Madrid ? Cet été, je suis allé lui rendre visite. Et ça n’a pas été de tout repos, je sous l’assure. Heureusement que j’adore ce mec…

Tout a commencé pendant la préparation de mon voyage. Je me suis rendu compte que je n’avais plus de carte d’identité… Que faire ? Je regarde vite fait sur le net (www.commentcamarche.net bonjour) pour trouver une solution : mon passeport est périmé, mais il a moins de 5 ans, ça devrait faire l’affaire. Je me mets ensuite à la chasse aux billets à bon prix. Au dernier moment, c’est pas évident.  Seule solution : le lowcost.

Une fois les billets pris et le problème de carte « réglé », il ne me reste plus qu’à faire ma valise. Partir deux semaines avec un bagage de seulement 10 kg, ce n’est franchement pas humain. Je me mets alors à me parler à moi-même : « bon, tu n’as pas le choix mon grand, si tu veux bouger, faudra bien que tu trouves un moyen« . J’ai pris mes affaires les plus légères, pensé au plus pratique, et pesé chaque paire de chaussures pour essayer d’être dans la norme. Cet exercice, ridicule pour certains, mais qui fut une véritable épreuve pour moi, me prendra bien deux heures.

Une épreuve ? Je ne savais pas encore de quoi je parlais à ce moment-là. Le jour J, je suis tout pimpant et pimpé, content de retrouver mon pote et ses plantes. L’excitation est à son comble : j’avais arrêté de fumer pendant trois mois. Je me surprends à rêver de la feuille qui roule entre mes doigts, et de cette odeur qui caractérise notre chère marijuana. Gary, je l’avais vu en France quelques semaine auparavant, et il m’avait dit avoir des surprises pour moi. Ça allait faire mal. Je sais qu’il ne rigole pas, le garçon.

Bref, me voilà à l’aéroport. La sécurité passée, je me dis que : « c’est bon, il n’y a plus qu’à monter dans l’avion« . J’attends. Au moins une heure plus tard, arrive le moment d’embarquer. Le terminal est annoncé, je m’avance dans la queue. Quand vient mon tour, l’agent me regarde : « ça va pas être possible, Monsieur, votre passeport est périmé« .

 

meme bébé t'es sérieux

 

Je le regarde à mon tour avec des yeux de chouette, comme si j’avais vu la vierge, et lui rétorque, sûr de moi comme jamais : « mon passeport est valable, même 5 ans après sa péremption« , ce à quoi elle répond qu’en réalité ça ne concerne que les passeports faits après 2014 et que le mien n’est valable en ces termes que sur le territoire national. A ce moment-là, je ne sais plus quoi faire. Alors je vais parler à tous les agents que j’aperçois. Rien à faire.

Je me dirige vers un autre terminal, plutôt high que low cost, espérant durant quelques secondes qu’il y aurait peut-être des réducs de dernière minute, jusqu’au moment où j’apprends que le prix des billets que vend la seule compagnie de ce terminal est à 900 Euros. Je pensais qu’on voulait ma mort, mais non, on me disait simplement la vérité. Je devais donc rentrer et trouver une solution.

Renoncer ? ce n’est pas vraiment mon style. Sur le chemin, je contacte toutes les personnes que je connais pour choper un accès à internet (je n’avais pas de smartphone à ce moment-là ; ça aurait été trop beau). Je finis par trouver quelqu’un qui peut me dépanner. J’avais l’impression d’avoir pris un gramme de coke : je tapais a toute vitesse à la recherche d’un putain de moyen de partir : covoit’, train, billet dernière minute… tout y est passé. Et là, je trouve un covoiturage aller, mais pas de retour. Allez savoir pourquoi personne ne revient de Madrid. Je décide donc de m’acheter un smartphone pour ce long trajet. La seule chose qui m’importait, c’était de partir. Le covoit’ enfin validé, il ne me restait plus qu’à quitter la France, trois jours plus tard.

Après une nuit blanche et quatorze longues heures de route pour arriver dans la campagne madrilène, je retrouve enfin Gary. Ma valise à peine posée, je découvre ce qu’il m’a gardé. On aurait dit un enfant qui me montrait ses jouets : un pot de AK47, un pot d’amnésia, un pot de OG kush, un pot Diesel, un pot de Prozac, et un pot de Lavender kush (5 mois de curing, ou affinage en français, s’il vous plaît).

 

champ de cannabis

 

Après deux semaines passées dans les nuages -voire un peu plus loin selon l’humeur, un smartphone neuf perdu au bout de trois jours, un écran de smartphone cassé le jour de l’achat après la perte du premier, je dois rentrer.

 

meme paresseux perché

 

Je ne préfère pas m’attarder sur le fait qu’il n’y avait qu’un train par jour, que la seule façon que j’avais de prendre un billet, c’était à la gare, car pas d’internet : à la campagne, il n’y a pas de cyber, y’a rien. Je me rends donc à la gare où, après deux heures d’attente, je loupe mon train… pour m’entendre dire que les deux jours suivants tous les trains seraient complets. Je réfléchis deux minutes, et me rappelle que trois jours après, je suis censé prendre mon train pour Paris depuis Marseille. Pas le choix, il faut bien rentrer… achat d’un billet retour direct pour Paris, et fin des « vacances ».

Ceci est une histoire vraie.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.