Fallen World critique nos réflexes matérialistes au détriment de notre existence
La nouvelle exposition de Sandro Giordano est installée à la Life Gallery à New-York. L’idée lui est venue l’été dernier lorsque l’artiste a eu une expérience lui changeant la vie. Il était en train de faire du vélo quand soudainement il s’est vu tomber de son bicycle. Au lieu de se rattraper avec ses mains, il les a gardées en s’agrippant à son guidon.
C’est là qu’il a eu l’épiphanie en appelant notre « monde tombé » (fallen world) où les objets matériels deviennent plus importants que nos propres vies. Une série de photos satiriques est sortie de cette idée, se nommant « In Extremis (les corps sans regrets) ». Cette exposition Tripping sera montrée à la Life Gallery comme prévu.
Sandro Giordano n’est pas le seul à être victime de ce genre d’accident où les gens se mettent en péril en tentant de sauver leur bien matériel. En effet, un ami de l’artiste italien a eu une gamelle similaire, il a pété sa jambe en essayant de sauver son smartphone qui allait échouer dans l’eau. Une conséquence un peu disproportionnée pour un simple téléphone. La série de clichés mise en scène dans l’expo où vous allez vous casser la gueule devant ces héros déchus pose la question du pourquoi on met en avant nos biens matériels avant de privilégier notre propre existence.
Avec ces corps complètement avachis et inanimés, l’artiste nous dépeint la chute de l’individu voire de l’humanité dans un sens littéral mais aussi de manière métaphorique.
Chacun de ses sujets est effectivement tête la première vers le sol, complètement tordus et désarticulés, personne n’est épargné. La joueuse de tennis par exemple est prise au piège dans le filet comme un poisson allant se faire pêcher, son pied emprisonné dans la boîte de balles. Malgré l’obscurité du sujet, les positions des personnages peuvent provoquer des fous rires car ils deviennent ridicules où leur environnement les domine, voir les écrasent comme ce boucher étouffer par ses propres morceaux de viande (un qui ne dormira pas avec les poissons, les vrais comprendront).
Chaque photographie est soignée dans les moindres détails sélectionnant avec précision l’endroit où les personnages se trouvent, leurs vêtements, les objets mis en avant expliquant notre manière non naturelle d’établir les priorités dans notre vie.
Giordano ayant été lui même acteur pendant 20 ans, il a demandé à ses amis et d’anciens collègues à mettre en scène ces « courtes histoires sur des gens qui n’essayent même plus de se sauver eux mêmes ».
Chaque personnage à une histoire différente avec un cadre changeant à chaque fois mais le message reste le même.
Le créateur espère réveiller les gens pour qu’ils prennent conscience de leurs propres existences au lieu de privilégier leurs effets personnels et l’obsession délirante de notre apparence.
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