Chronique d’une provinciale à Paris
Je viens de Province et je vis à Paris
Débarquer à Paris lorsque l’on vient d’une petite ville du sud (ouest) de la France n’est pas synonyme de tout repos. Il faut s’adapter au climat, à l’état d’esprit, à la taille de la ville, et à la pluie – écrire seulement « climat » n’était pas suffisant. Ainsi, j’ai décidé de vous faire part de mes impressions, aussi humbles soient-elles.
Je vais commencer par une grande source de motivation de ma venue à Paris – soyons honnête– les mecs.
Chers parisiens, sachez qu’en province [je hais ce terme qui sous-entend qu’en France il y a les parisiens et les autres, mais vous voyez, je m’adapte] votre beauté est largement reconnue. Loin de contredire mes tendres amies, le pourcentage de beaux garçons au mètre carré à Paris n’est plus à prouver.
Vous êtes partout, dans le métro dès le matin quand je galère encore à décoller mes yeux, dans la rue quand je cours –déjà en retard– à mon rendez vous et que je ne ressemble à rien du tout et le soir au bar, quand je rédige tristement mon mémoire parce que je n’ai pas la wifi dans la chambre que je loue –Thug life.
Enfin bref, pas besoin de vous faire un dessin, il n’y a pas à dire, Paris est rempli d’étalons. Seulement, là où j’aurais aimé qu’on me prévienne, c’est sur la hauteur du bon sens dont il faut faire preuve face à vous. Je m’explique –en marchant sur des oeufs- ici, on ne sait jamais trop si on peut foncer, ou si le copain du mec auquel on est entrain de sortir son plus beau regard est derrière et attend votre premier dérapage pour vous mettre son point dans les dents. Mais bon, avec un peu de lucidité et deux trois questions légères et sans arrière-pensées, on comprend vite si vous êtes plus abricot que concombre où l’inverse –métaphore du soir, bonsoir.
Deuxième motivation : les soirées parisiennes.
Sur ce point-là, pour l’instant, je suis loin d’être déçue. Quand chez moi, sortir rime avec danser dans une boite de nuit qui pue la défaite avec autour de moi 80 % d’anciens camarades de primaire, collège et lycée.. La nuit à Paris offre autant de possibilités que de chances pour moi de rentrer ruinée de ces quelques mois. Sans citer d’établissement, il y en a ici pour tous les goûts et Dieu sait que c’est agréable.
Cependant, encore une fois, plusieurs de vos rites culturels m’ont paru complètement louches et ont nécessité chez moi un effort d’acclimatation sans équivoque.
Parlons du plus flagrant à mon goût : les LISTES & les PHYSIO. Sincèrement, il n’y a que vous pour faire ça : payer quelqu’un pour regarder si votre tenue correspond à la boite de nuit et à « l‘ambiance générale ce soir« ..! Concernant les listes, il m’a fallu un peu de temps avant de comprendre qu’elles pouvaient devenir tes meilleures amies. Un contact par si, la soeur de la cousine de l’oncle de ton voisin qui connait le physio par là –tout se suit c’est incroyable- et vous faites partie, gratuitement, de LA soirée qu’il ne fallait pas louper.
La vie quotidienne.

Bon, après deux mois, je sais maintenant :
Qu’il faut faire un peu la gueule dans le métro, mais pas trop non plus – soyons fiers de nos origines sudistes, que Barbès ce n’est pas du tout une « No Go Zone » mais plutôt « The Place To Be », qu’un hipster n’admettra jamais qu’il en est un, que les Parisiens n’ont pas le temps, qu’il ne faut absolument pas faire ses courses à Franprix au risque de faire flamber son compte épargne pour 3 paquets de riz et des fraises –svelte avant l’été, qu’il faut TOUJOURS retirer du cash quand tu vas au tabac puisqu’ils n’acceptent la carte qu’à partir de 359 euros, qu’il va me falloir encore beaucoup de temps pour comprendre le plan du métro et .. qu’en soirée quand on me dit « tu viens d’où« je dois arrêter de mentir et dire « ‘j’habite à Paris » parce que marre d’entendre toujours cette même réponse « ah ouais pourtant t’as un accent« .
Et enfin, quand tu te balades, la musique dans les oreilles et que tu crois que t’es un peu Parisienne finalement, tu regardes, tu t’émerveilles.. preuve que t’es toujours une touriste. Et alors ?