Pénis à l’air au défilé Rick Owens, c’est dans le vent ?
Pour le deuxième jour des défilés parisiens de la Fashion Week automne/hiver 2015, Rick Owens a trouvé bon de laisser apparaître le sexe des mannequins. Sans pantalon, sans caleçon – mais indéniablement habillés- les mannequins avaient la bite à l’air – pardonnez mon langage. La collection ressemble à quoi ? Ce sont des vêtements lacérés, des bandes de tissus entremêlées, du noir, des couleurs sombres, des sortes de toges trouées et des bites apparentes.
À croire qu’il n’y ait plus que ça pour faire le buzz puisque le monde de la mode – mais pas que – ne parle que de lui . Sérieusement, vous avez eu d’autres échos, vous, à propos de cette Fashion Week ? Mis à part des pénis et le désormais culte hashtag #DickOwens, on en a pas retenu grand chose.
On vous le disait il y a peu de temps, le sexe fait vendre.Le scoop de l’année ? On ne pense pas, c’est vieux comme le monde et ce n’est pas demain que ça changera. Et si Rick Owens a réalisé un beau coup de pub avec ce défilé -qu’il fallait oser, on lui accorde…ce n’est pas le premier… Et ce ne sera pas le dernier.
Dès 1994, John Galliano faisait défiler ces mannequins dénudés et il a réitéré l’expérience en 1997. Un peu plus poétique ou du moins un peu plus esthétique -certes, mais ça n’en demeure pas moins des meufs à poils pour faire parler et pour plaire. La mode se réduit donc à une paire de sein ou une paire de couille ? Et nous qui pensions encore voir en la couture et en la création un art, on se pose des questions.En 1998, c’est Hussein Chalayan qui fait parler de lui avec sa collection Spring/Summer. Pourquoi ? Parce que la première mannequin à défiler était entièrement nue, la deuxième peu vêtue, la troisième un peu plus jusqu’à la dernière en burka. Hussein Chalayan souhaite ainsi susciter la réflexion sur l’identité et la condition des femmes musulmanes. On lui tire notre chapeau pour la démarche – mais un peu moins pour ses goûts franchement douteux en matière de mode.
Pour autant, chez Hussein Chalayan, il y a vrai un message mais chez Rick Owens… On a beau chercher, on en trouve pas. Alors on s’est renseigné sur ce qu’il en disait, lui.
Selon le couturier hautement controversé, ce défilé fut un moyen de dévoiler la « virilité primitive et l’essence masculine ».
Pour l’essence masculine et la virilité des mannequins, on repassera. Faut-il vraiment se foutre à poil pour paraître viril ? Ce serait donc ça l’expression « avoir des couilles »? Ah bon.
Au final, on le qualifie comment ce défilé ? Ridicule ? Indécent ? Artistique ? Rien de tout ça, on ne le qualifie pas. On tombe là dans l’exhibition douteuse qui ne semble chercher que le buzz… et on prie pour qu’il s’assagisse avant la prochaine Fashion Week.
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