Morning In Japan, un voyage musical impérial et enivrant.
Oyé oyé, jeunes lectrices et jeunes lecteurs ! Vous vous en êtes sans doute rendus compte en surfant sur la foultitude d’articles d’Opn, depuis un peu plus d’un mois, un jeune groupe de pirates s’est installé sur la section musicale du blog pour distiller quelques pépites musicales plus ou moins intelligentes. Ce jalon d’essai visant à éduquer vos tympans passe désormais la vitesse supérieure pour partir sur des semaines thématiques. Et oui ! Quoi de mieux qu’un fil conducteur pour se balader dans sa discothèque ? Certains la rangent en ordre alphabétique, d’autres par genres et les plus zélés le font par ordre autobiographique.
Depuis hier, on s’est lancés dans une nouvelle aventure musicale en s’intéressant aux nouveaux et anciens talents de la scène du beatmaking qui évolue en France mais aussi en dehors de nos frontières par la suite. Mais avant d’aller plus loin, répondons donc à cette simple question : Qu’est ce qu’un beatmaker ?
Un beatmaker, c’est un humain (ou une humaine cf. Koloto) qui réalise des instrus, des beats ou des prods – selon le jargon – en utilisant des machines et des logiciels prévus à cet effet. Hier nous vous disions que ça venait du rap puisque les premiers beatmakers évoluaient dans ce milieu. Citons à titre d’exemple : DJ Premier, Jay Dee, Nujabes, Pete Rock, Jukebox Champions, Cotton Claw ou encore Basement Beatz qui font partie des chouchous de l’équipe. Lorsqu’ils vont ou – malheureusement pour certains allaient – en studio, ces mecs utilisaient des machines prévues pour la création de ses fameuses prods : MPC, APC, EMU, et autres réjouissances recouvertes d’autant de boutons qu’un ado prépubère.
Depuis, le métier de beatmaker – s’il est possible d’en parler comme ça – a évolué aux rythmes de la technologie et des nouvelles machines qui sont arrivées sur le marché : logiciels et les Maschine de Native Instruments avec les boutons de toutes les couleurs… So Sweet !
Bref, tout ça pour dire que les possibilités du beatmaking n’ont de cesse d’aller plus loin avec l’imagination des plus jeunes et les diplômes des constructeurs. C’est vers ces nouveaux horizons que l’on se tourne avec cette semaine dédiée à ces hommes et leurs doigts aux actions millimétrées. Arrêtons là ce bavardage relou et pesant pour nous concentrer vers l’homme de notre journée : Fakear.
Comme Superpoze, il tient ses racines de la ville de Caen dans lequel il évolue, lui aussi, dans la grande famille de Combien Mille, qui ne fait pas semblant d’être hautement cotée en matière de musique. Après avoir sorti de bien belles releases par le passé, le jeune est revenu avec un Morning In Japan de toute beauté qui s’est ajouté sur le catalogue de Allo Floride (famille d’accueil d’un certain Flume, rien que ça).
Washing Machine et Dark Lands avaient déjà montrés la fulgurance qui se cachait derrière ce nom et ce nouvel EP vient confirmer la puissance dont il peut faire preuve.
Ce nouvel EP s’annonce comme un terrible hommage et même périple dans un Japon que Théo lui même confesse aimer puisque certains samples et vocaux semblent venir de ce pays féodal dans lequel les samouraïs, esprits de la forêt et autres sakura se développent sans contrainte humaine. En quelques mots, Fakear est la version musicale de Myazaki. La comparaison est lancée et assumée puisque sa musique s’appuie clairement sur la mélodie et l’ambiance qu’elle peut dégager. Soignée et contrôlée dans ces moindres détails elle ne se contente que de quelques beats pour demeurer dans cette simplicité qui fait tout son charme.
Morning In Japan s’ouvre sur une intro qui malgré son nom – Introduction – s’avère être un titre à part entière avec ses guitares venues d’ailleurs qui vont chercher le vocal magique du titre éponyme de l’EP. Voix samplée et sur-cutée pour soutenir le beat du morceau dans un accouplement musical. C’est ensuite au tour de Kids de se pointer et de faire remonter le Kurt « Curro » Savoy qui sommeille en chacun d’entre nous avec cette mélodie sifflée qui restera avec vous sous la douche. Et là, apothéose avec When The Night Comes, le morceau placée à la place qu’il se devait d’occuper : l’outro. Un début assez country mais très vite rattrapé par l’orientalité du reste de l’EP. Et ouai, t’as déjà vu un cowboy au Japon toi ?! On retrouve une dernière fois la voix qu’on entend depuis le début et, à nouveau, on aimerai parler le Fakear pour chanter les paroles sans passer pour un prêtre vaudou.
Il ne marche sans doute pas sur des braises et ne dort pas sur un tapis de clou mais Fakear fait de la magie avec des petits carrés aussi bien en studio qu’en live (preuve en est ici)
OPN & 10TPW tapent sur des petits carrés.
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Résumé des épisodes précédents :
#1 Superpoze – Jaguar
#2 Fakear – Morning in Japan
#3 On cherche encore…
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