Le photographe de mode Tim Walker explore les limites de l’érotisme sexy

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Alain Tchedje

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Cachez ces (gros) seins que je ne saurais voir

La photographie de mode est une forme d’art où tout est possible, aucune limite n’existe vraiment. Et ce n’est pas LOVE Magazine qui dira le contraire. Bible institutionnelle dans le domaine du magazine de mode anglo-saxon, LOVE est publié pour la première fois en 2009 grâce à Katie Grand (styliste et photographe de mode), avec en couverture la chanteuse de Gossip Beth Ditto complètement nue. Les dés sont jetés, et le magazine se fait respecter sans broncher grâce à ses séries de photographies décalées et provocantes.

Dans le dernier numéro Automne/Hiver 2016, Tim Walker et Katie Grand se sont associés pour réaliser la série « Portrait of a Lady ». Quand on connaît ne serait-ce qu’un peu le travail torturé et fantastique de Tim Walker, on se doute de ce qu’il nous prépare…
Après avoir fait des études de graphisme, d’illustration et de photographie, le jeune anglais part à New-York en tant qu’assistant photographe mode de Richard Avedon. Dès lors, sa carrière prend un tournant sans précédent et il verra par la suite ses photos publiées dans Vogue. Aujourd’hui, il travaille principalement avec Vogue, W Magazine et LOVE Magazine.

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Son style reconnaissable entre mille est à son apogée dans la série « Portrait of a Lady ». Ici, Tim Walker fait un focus sur l’attrait le plus utile et le plus indissociable du métier de mannequin : la poitrine. Et comme il le confirme si bien, la poitrine est « The bigger the better unless you are a fashion model ».

Anna Cleveland, Eva Herzigova, Julia Homans, Lexi Boxing, Molly Constable font partie des mannequins se prêtant au jeu de l’hypersexualisation du corps féminin, à la limite de sa vulgarisation pornographique. Alors, c’est une sorte de vengeance sur toutes les attentes imposées implicitement par la société aux femmes « sexy » et « belles ».
Une poitrine énorme, un maquillage criard et vulgaire, une coiffure kitch, des tenues rétro, chic et trop sexy, tout ça sur un fond de regard aguicheur et provocant. Le résultat est édifiant, entre un sentiment de vice malsain et d’une ambiance romantique rassurante.

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En rendant hommage au travail de peinture du plasticien John Currin, Tim Walker et Katie Grand montrent des « Stepford ladies » qui se moquent bien de toutes ces fichues représentations de la femme ! L’expression est d’ailleurs plutôt bien choisie. Tirée d’un roman, « Stepford ladies » décrit une femme qui a vouée sa vie et/ou sa carrière à son mari et sa vie de famille. En fermant les yeux, bien sûr, sur le caractère rabaissant de ce genre de décision.

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Peintures de John Currin

 

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