On vous raconte le Roscella Bay
On commence à 12h30. Janina, notre blablacar, vient nous chercher dans Nantes avec sa grosse Mercedes grise. On voulait oser un petit NTM mais on la sent pas trop chaude. On restera bloqué sur Nostalgie, tant pis. On découvre tous La Rochelle, pas le moindre nuage en vue, le charme du vieux port fait effet. On se demande comment un festival house pourrait heurter la tranquillité de cette ville. Pourtant à 100 mètre de là, sous la tour Saint-Nicolas, des barrières Vauban nous indiquent que nous ne sommes plus très loin. A l’accueil, des bénévoles souriants et un gros morceau funk en arrière fond nous souhaitent la bienvenue, Template Records finissent de chauffer les centaines de festivaliers déjà là pour s’enjailler tout le weekend.
Première rencontre dans l’espace Presse : on papote avec Mad Rey (que vous retrouvez bientôt à une de nos soirées. #autopromo) qui arbore fièrement une polaire noire. Très vite, un truc saute au yeux : personne ne court. Le staff est à l’écoute et disponible. Bref, les organisateurs sont à la fraîche.
Allez, Il est temps d’aller dans le dur, devant le son, afin de confronter nos meilleurs pas de danse avec la population locale. 18h, le live de Cuthead commence. C’est parti pour une heure de house new-yorkaise rondement menée. Le producteur allemand, signé sur le label d’une des têtes d’affiche du jours S3A, s’impose comme le premier temps fort de la journée. A 19h, le public est à température parfaite pour que le cador du festival, le bien nommé MCDE, s’empare des platines. A son arrivée, il n’y a plus une place entre la scène et la régie son, sans pour autant que quiconque se sente à l’étroit. Un point positif pour les organisateurs, qui ont vendu le bon nombre de places. C’est parti pour une balade de deux heures, sans prendre trop de risques. MCDE alterne intelligemment des phases funk, House voire disco qui régalent l’auditoire. On devine des yeux fermés accompagnés de sourires sous toutes ces lunettes de soleil, une manière de s’abandonner à la musique et de se laisser emporter par la house sensuelle de l’allemand.
Le soleil se couche, une occasion, s’il en fallait une, de perdre notre regard sur le site et de constater ce contraste magnifique que nous offre le Gabut. Coté scène, les graffitis ornent cette friche industrielle brute qui ferait bander tous les amateurs d’urbex. Coté port, le phare de La Rochelle, et surtout la tour Saint-Nicolas, vestige du XIVème siècle, veillent sur nous. Impossible de ne pas se sentir privilégié quand on la chance de faire la fête dans ces conditions.
On clôture cette parenthèse architecturale avec l’arrivée de la nuit. L’occasion de s’attarder sur la scénographie et les jeux de lumières concoctées par l’équipe du festival. Sans être omniprésents, les spots offrent une belle expérience colorée. La bonne surprise réside dans le mapping projeté sur un bateau en origami géant placé devant la scène. Le bon live de S3A, qui s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs, ressort grandit par ces projections bicolores, une véritable invitation au voyage. Jan Schulte se chargera de nous finir en beauté avec un set de 2h parfaitement bien amené.
On quitte le site à minuit. Après quelques rafraîchissements, on file à l’after house organisée au Set, une boîte du centre ville (une after plus techno avait lieu au Black out). Au programme, un warm up d’Arôme et un B2B de notre ami Mad Rey avec son compère Flabaire, tous deux chez D.KO. Les deux parisiens se sont fait plaisir en couvrant un large spectre de ce que la musique électronique peut proposer. Encore une fois, la bonne ambiance est au rendez-vous, rien à redire.
Lendemain difficile pour notre équipe. Après une sombre histoire de Airbnb, nous voilà à finir notre nuit dans un parc tranquille de la ville. On est narvalo ou on ne l’est pas. Après une parenthèse magique grâce à un saxophoniste sur le vieux port, nous sommes de retour sur le site. Nous offrons nos dernières forces à Kosme, le phénomène lyonnais qui en l’espace de 10 minutes à rempli le dancefloor du Gabut. Un set house redoutable d’efficacité et une véritable communion avec la foule au moment de passer « Stand Up For the Soul » de Donnie Mark. A notre gauche, DOURONE, street artiste madrilène, termine son oeuvre magistral qui couvre un des bâtiments du site.
Pour conclure, on devrait prescrire le Roscella Bay aux dépressif du monde entier tant tous les gens ici avaient le smile accroché au visage. Côté staff, c’est pareil. Alors, soit tout le monde ici est sous acide sauf nous, soit la formule du Roscella a parfaitement fonctionné.
On fait le bilan :
Soit x une programmation funk/house ensoleillée qui enjaille vénère
Soit y une population de kiffeurs heureux d’être là et un staff à la cool
Enfin w un site singulier et à taille humaine avec un bon soundsystem.
On obtient x + y + w = le Roscella Bay, une deuxième édition semble inévitable.
Merci à à Paul Bonabesse et à toute l’équipe du Roscella Bay pour leur accueil.
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