L’iran joue au foot… mais pas que

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Entre répression, fausse démocratie et football : le vrai visage de l’Iran

À l’image d’un obèse sur un trottoir étroit, en effet, difficile de passer à côté…  Cette année, la tant attendu « copa del mundo » signe son grand retour pour sa vingtième édition. Et pas n’importe où ! En effet, elle a lieu cette année dans une des nations les plus emblématiques du football, véritable berceau de l’histoire du ballon rond : le Brésil.
La nation de la fameuse « jogua bonito », la seule à avoir remporté cette coupe à 5 reprises, pays d’origine de certaines légendes comme Carlos Alberto, Pelé ou Ronaldo…
Cependant, vous n‘êtes surement pas sans savoir que cette coupe du monde est aussi placée sous le signe de la protestation, et qu’elle soulève plus d’une polémique.
Derrière l’émulation et l’hystérie qu’elle provoque chez certains, le pays est aussi le théâtre d’une série de manifestations extrêmement violentes qui dure depuis plus d’un an.
Car le Brésil ce n’est pas que la nation du foot. C’est aussi un pays qui sort de longues années de dictature, qui certes connait un rythme de croissance économique prometteur depuis quelques années, mais restant tout de même profondément marqué par de très  fortes inégalités.
Avec un salaire minimum avoisinant  230 euros par mois, et une grande partie de la population vivant encore dans une misère très importante, le peuple se soulève contre le délogement des familles vivants sur les lieux qui serviront à construire les stades, et les dépenses pharaoniques opérées pour l’occasion : on parle de près de 13 milliards d’euros investis en infrastructure et sécurité intérieur. Ce qui représente le coût d’installation le plus chère de l’histoire de la coupe du monde.

Pour l’occasion, Open Minded à décidé de publier un article par jour, sur la face cachée, et à ne pas oublier, de certains pays participant à la compétition.
Attention rien d’anti foot, moi aussi je vais me grattez les couilles devant les matchs… mais faisons le consciemment !

Pour sa 4ème participation à la compétition, l’Iran réalise un début de parcours plutôt honorable. Après avoir concédé un nul contre le Nigéria et s’être finalement incliné à la dernière minute contre les Argentins, l’équipe de Queiroz (ex-entraineur du Real Madrid et du Portugal) pourrait tout de même se voir qualifier pour les huitièmes de finale, pour la première fois de leur histoire, en cas de victoire ce soir contre la Bosnie.

Equipe foot iran

Mais encore une fois, derrière le coté sportif, se cache parfois une facette oubliée, ou inconnue du pays.

Saviez-vous par exemple, puisqu’on parle de football, que le gouvernement Iranien à refuser de diffuser les matchs du pays dans les lieux publiques pendant la compétition ? En effet, dans les lieux publiques, la diffusion initialement prévue des matchs de l’équipe nationale a été annulée pour éviter tout débordement dans les rues de Téhéran et des autres grandes villes comme Tabriz ou Isfahan. En effet, le gouvernement, fragilisé depuis plusieurs années, souhaite à tout prix éviter de trop grands regroupements dans les rues, qui pourraient entrainer autre chose qu’une simple célébration sportive… De même les drapeaux, banderoles etc ont été interdits à l’entrée des magasins et des bars du pays.
À souligner cependant que ça n’a pas empêché les Iraniens de se retrouver dans les rues pour fêter leur solidité (malgré la défaite) contre une des plus grandes équipes du monde, l’Argentine.

iran celebration

Deuxième élément que vous ne savez peut être pas, en Iran, les femmes sont interdites d’entrées dans les stades… Triste réalité, mais si si c’est bien vrai, les femmes n’ont pas le droit d’assister à des évènements sportifs au côtés d’homme pour des raisons de « dignité ». Mais en voilà des qui ont tout compris ! Pénard entre couilles…
Pardon, je n’ai pas pu m’empêcher cette blague de mauvais goût, n’oubliez pas, je travaille chez Open Minded.

L’Iran, connaît également une crise économique sans précédent depuis l’investiture de son ex-président Mahmoud Ahmadinejad. Une crise soutenue par un très fort taux d’inflation dans le pays que tente tant bien que mal de combattre le président actuel, Hassan Rohan

hassan-rohaniPour vous donner une idée de la dèche économique profonde à laquelle le pays doit faire face, une info qui pourrait ressembler à une blague, mais qui est pourtant vraie : Durant ce mondial 2014, le gouvernement a strictement interdit aux joueurs d’échanger leurs maillot avec leurs adversaires en fin de match, véritable rituel lors des matchs de foot. Restriction budgétaire ou crainte que les joueurs sortent le maillot de l’une de leur idole au match suivant ? Enfin, moi je dit qu’il auraient pu revendre le maillot de Messi à un bon prix sur Ebay, c’été peut être plus malin…

Bref, trêve de plaisanterie, sans rentrer dans de trop profonds détails géopolitiques, l’arrivée (l’année dernière) de l’actuel président Hassan Rohani au pouvoir, marque pour le pays un tournant important; Considéré comme un réformateur, il s’oppose à l’idéologie quand à elle foutrement conservatrice de son prédécesseur Ahmadinejad.

Bon alors ce n’est pas encore le pays des droits de l’homme et de la liberté absolue, c’est claire, mais Rohani tente tout de même de donner plus de libertés aux artistes, en faisant par exemple réouvrir la maison des cinéastes en septembre 2013; Mais surtout, pour la première fois en 34ans, le président Iranien et le président Américain Obama sont rentrés en contact. Un contact qui signe un vrai dégel entre les deux pays et qui tente d’ouvrir leurs relations jusqu’à présent inexistantes.

Bon ceci étant, n’oublions pas malgré tout ça, que le rôle du président est presque secondaire dans ce pays, il sert plus à donner une illusion de démocratie au peuple qu’autre chose… N’oublions pas que le pays s’appelle d’ailleurs République Islamique d’Iran et que cela implique que les « vrais pouvoirs » n’appartiennent quasiment qu’au guide suprême, l’Ayatolha Ali Khamenei. Un vieux barbu de 70 ans qui assis sur 70 milliards de dollars décide de tout en Iran.

Ayatollah Ali Khamenei

Bref, derrière l’émulation et les festivités, une face cachée de certains pays n’est jamais à oublier… Bon Match !

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